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01 septembre 2021
Ombeline CHAPOLARD Ingénieur Bordeaux Sciences Agro (2009)

Portrait - Ombeline Chapolard, vers un GAEC laitier 100% autonome ?

Originaire du milieu agricole, avec un père à la tête d’une exploitation porcine dans le Lot-et-Garonne, Ombeline CHAPOLARD intègre Bordeaux Sciences Agro (à l’époque ENITA de Bordeaux) après 2 ans de prépa CPBx. Elle se tourne vers la spécialisation production animale puis à sa sortie de l’école, part pour un Volontariat International en Entreprise (VIE) au Kazakhstan pour le compte du géant laitier LACTALIS.

Ces postes à hautes responsabilités réservés au moins de 27 ans, permettent aux jeunes diplômés d’acquérir rapidement de l’expérience. Ainsi dès son premier emploi, Ombeline a pu diriger un troupeau de 2000 bêtes et 60 employés. Mais ces volontariats présentent certaines particularités, l’employé n’est pas salarié de l’entreprise pour laquelle il travaille, ici LACTALIS, mais perçoit une indemnité par le groupe UbiFrance (aujourd’hui Business France), ré-évaluée tous les trimestres en fonction du marché. De plus n’étant pas un salaire, ce revenu n’est pas imposable mais en contrepartie ne permet pas de bénéficier de l’allocation chômage en fin de contrat. Cette expérience est néanmoins comptée pour la retraite.

Après 2 ans à l’étranger, c’est le retour dans son Lot-et-Garonne natal, avec un projet familial : intégrer un GAEC laitier 100% autonome créé 5 ans auparavant, par ses deux frères. Inspirés par leur père, dont l’exploitation porcine couvre toute la chaîne de production (de la naissance à la fabrication du produit fini), la fratrie a pour ambition de produire elle-même son fourrage et de transformer son lait, le tout en bio.

Le temps de trouver et développer sa place dans l’entreprise pour qu’elle puisse se dégager un salaire, Ombeline cumule diverses activités annexes. Pendant 2 ans, elle travaille par exemple, en tant qu’ouvrier agricole dans un vignoble ou encore à la gestion d’une société d’élevage de porcs, le « noir gascon », dont l’intégralité de la production (30 bêtes/an) est vendue à un restaurant local.

Depuis 2017, elle est associée officielle au GAEC qui représente aujourd’hui, 100 ha de SAU, 50 vaches et 30 génisses de race Normande. 60% de la production est revendue à la laiterie SODIAAL et 40% est transformé en lait cru, fromage blanc ou yaourt directement à la ferme. En outre, l’exploitation fournit des yaourts à tous les collèges publics du Lot et Garonne, collèges qui souhaitent s’inscrire dans une démarche de consommation plus locale et répondre aux lois d’alimentation exigeant 20% de produits Bio dans les collectivités d’ici 2022.

Malgré la tendance française qui va vers une diminution des exploitations laitières, Ombeline et ses frères nagent à contre-courant et sont actuellement en cours d’agrandissement, le but étant de passer à 70 vaches et d’augmenter la part de lait transformé mais aussi pourquoi pas de transformer la viande des vaches réformées eux-mêmes dans quelques années…

Une ferme la plus complète possible, limitant ainsi les intermédiaires, assurant une traçabilité totale de ses prairies jusqu’au produit fini, favorisant la consommation locale et dans un mode de production respectueux de l’environnement. N’est-ce pas le modèle de système durable vers lequel nous devons tendre ?



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